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Témoignage d’une infirmière : « Je ne pouvais pas rester à me morfondre dans mon canapé… »

Le Mercredi 22 Avril 2020 à 10:15       |       Partager    

Katia Landuren, infirmière à l’IME de Loudéac, est partie prêter main forte aux soignants de l’Ehpad de Penvénan, un établissement durement touché par le Covid-19. Elle témoigne de son engagement et de son quotidien auprès des résidents.

Elle n’a pas réfléchi longtemps. Dès la fermeture de l’IME de Loudéac où elle travaille depuis deux ans, Katia Landuren s’est portée volontaire pour faire partie de la réserve sanitaire, ce contingent de professionnels de santé susceptibles d’intervenir à tout moment dans les établissements en souffrance. « Je ne pouvais pas rester à me morfondre dans mon canapé, à regarder les infos à la télévision, alors qu’il y a tant de besoins... »

« C’est notre métier ! »

Pour l’infirmière de 55 ans, en activité depuis 1984, proposer son aide en ces temps de crise sanitaire sonnait comme une évidence. « Le Covid-19 est présent sur le territoire et j’avais vraiment envie de me rendre utile, d’être présente là où on manque de bras. » Alors, quand Isabelle Gozdowski, la DRH de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor (1), l’a sollicitée pour prêter main forte aux soignants de l’Ehpad de Penvénan, elle a tout de suite accepté.

Cap sur le Trégor et la résidence Le Verger des Korrigans, nouveau foyer de contagion déclaré avec 27 résidents et 7 salariés testés positifs au coronavirus. « Vu la situation, on pourrait avoir peur mais on n’y pense pas. C’est notre métier ! On est très bien protégé avec un matériel très sophistiqué que l’on porte toute la journée : pyjama, combinaison, charlotte, masque et visière. On se protège mais il faut aussi protéger les résidents. Dans un Ehpad, les besoins sont énormes. J’aide à la distribution de médicaments, à la perfusion parfois à la mise sous oxygène, au suivi de l’intervention des médecins. Nous sommes dans un lieu de vie avec des personnes relativement autonomes à qui il faut rappeler les mesures de protection. Confiner ces personnes dans leur chambre, c’est souvent compliqué. »

La résidence Le Verger des Korrigans à Penvénan. DR

En ces temps de crise, Katia Landuren a le sentiment de vivre une expérience unique et aussi une belle aventure humaine. « On se rend compte d’une grande solidarité entre les soignants. Avec l’arrivée du Covid, il y a un surcroît de travail impressionnant mais on se serre les coudes. Nous sommes cinq à venir de la réserve sanitaire : un infirmier du travail du groupe énergétique Engie, une directrice d’Ehpad, un étudiant en médecine, une aide-soignante de l’hôpital de Tréguier et moi-même. Compte tenu de mes horaires de travail (de 7 h à 15 h) et de l’éloignement de mon domicile, j’ai préféré rester dormir sur place, surtout pour ne pas contaminer ma famille. »

Après cinq premiers jours intenses à l’Ehpad de Penvénan, Katia Landuren a resigné pour une seconde semaine avec toujours le même engagement : venir en aide aux équipes d’infirmières et les soulager dans leur travail sur la ligne de front, là où elle se sent le plus utile.

  • (1) au total, six salariés de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor sont venus en renfort dans trois Ehpad du département.

« La solidarité en action sur le territoire »

« Madame Landuren est arrivée au moment du pic de l’épidémie dans notre établissement. Son aide a été précieuse à plusieurs niveaux. Elle a soulagé le travail des infirmières et elle nous a aidés à prendre du recul sur la situation. Sa présence a concrétisé la solidarité en action sur le territoire, avec le sentiment que nous n’étions pas seuls pour affronter cette période de crise. Nous la remercions chaleureusement. »

Michaël Meunier, directeur de l’Ehpad de Penvénan.