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Luc Gateau : « Réduire les risques, protéger et accompagner »

Le Vendredi 10 Avril 2020 à 11:35       |       Partager    

Alors que l’épidémie du Coronavirus gagne du terrain tous les jours, les enjeux défendus par les membres du Mouvement Unapei sont en manque de soutien et de reconnaissance. Ils sont multiples : accompagner les personnes, soutenir les familles, sécuriser les interventions des professionnels et dénoncer les scandales en cours. Rencontre avec Luc Gateau, Président de l’Unapei.

Luc Gateau, quelles est votre principale préoccupation actuelle ? 

Le Mouvement Unapei, en ce moment, agit sans relâche pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap intellectuel, cognitif ou de polyhandicap, afin de garantir la continuité de leurs accompagnements et de leurs soins, et de prendre toutes les mesures pour empêcher l’épidémie de se propager.

Quelle est la situation pour les professionnels du médico-social en France ?

La situation est actuellement très difficile. Notre système médico-social est sous pression. Les professionnels sont pleinement mobilisés, sans reconnaissance et avec insuffisamment de matériel. Ils agissent auprès des familles et de leurs proches en situation de handicap, à domicile ou dans les établissements gérés par nos associations, dans des conditions inacceptables.

Quelles actions prioritaires engagez-vous ?

Notre priorité immédiate est que, dans cette crise, qui nous a vu nous réorganiser dans l’urgence, les personnes en situation de handicap bénéficient de soins et d’accompagnements sans discontinuité. Pour ce faire, les professionnels et les bénévoles doivent pouvoir intervenir avec le moins de risques possibles, pour les personnes et pour eux. Aujourd’hui, ils manquent de tout. Ils ont besoin de matériel de protection. Mais ils ne sont pas considérés comme prioritaires alors qu’ils s’occupent de personnes vulnérables, qui ont besoin d’eux. Ils agissent, pour leur permettre de continuer à vivre le mieux possible, en confinement, et freiner la propagation du virus. Leur non-reconnaissance est inquiétante.

Cette crise a des conséquences sociales et économiques importantes qui percutent les vies des personnes en situation de handicap et celles de leurs familles. Les personnes ont les plus grandes difficultés à avoir accès aux accompagnements et aux soins, et les majeurs protégés aux biens fondamentaux. Les familles sont isolées et s’épuisent. Sans compter les familles monoparentales qui se fragilisent davantage économiquement. Nous voyons également poindre des dérives barbares, insidieuses et insupportables, qui laissent à penser que les personnes en situation de handicap ne méritent pas d’être soignées ou sauvées.

Alors, que faut-il faire ?

Nous avons alerté dès la semaine dernière les pouvoirs publics et les médias. La société ne peut abandonner ainsi les personnes en situation de handicap et leurs familles. C’est absolument scandaleux. Nous manquons cruellement de masques, de lunettes, de sur blouses, de gants, de gel hydroalcoolique, sans parler des tests et des autres équipements importants comme les concentrateurs d’oxygène.

Nous avons décidé de ne pas uniquement compter sur les dotations de l’État, qui tardent et sont insuffisantes et trouver des solutions, en sollicitant des centres d’approvisionnement, y compris à l’étranger. Nous savons que ce problème de manque de matériel ne s’arrêtera pas demain. Nous avons d’ailleurs lancé, la semaine dernière, un appel aux dons pour pouvoir financer des actions très concrètes sur les territoires et acheter du matériel.